AMOR, À MORT

 

 

Dis comme ça, ça fait un peu publicité pour parfum sooo chic-issime. "Amor Amor". De Cacharel. À mort à mort. La tchatcharelle (Chiacchierona = Pipelette). Ainsi l'appelait-on, haute comme trois quetsches, avant qu'elle ne donne sa langue aux chimères angoras. Palindromadaire. Voilà. Encore une entrée en matière "chelou". "Fais simple, MaRou !" Okay. Anacyclique, ça vous parle ?

  

 

Ça commence par un diagnostic, vital. Par une quarantaine. Carcérale. "Ça va, j'ai pas la gale." Si. Au XXIème siècle, en Occident, on peut attraper la gale . . . Comme on chope le spleen. Ou l'idéal. On peut s'retrouver "Assigné à Résidence". Fiché G comme "Garde le moral". Et vive les vacances. On peut s'retrouver dans d'beaux draps. (Ceux de la Reine Astrid *** Mais pas déjà.) Pour l'heure Cabadzi coquerique son antienne : "Vas-y lève-toi !!! On s'tire de là, on s'tire de là, on s'tire de là."

 

 

Seize ans et au moins autant de fenêtres à faire voler en éclats. ( . . . ) À nous deux Eberhard. Place aux ouvertures béantes. Et tant pis si la porte ne ferme pas. Nous déposerons là nos oripeaux. Nous. Elle. "Petite reine d’un château aux hommes douteux qu’il faut combattre avec des couteaux à steak, prête pour la métamorphose radicale." Laisser entrer la lumière, au risque de paraître. Ébranlé. Ébranlable. Lire Les Autobiographies De Brunon Pomposo de Cingria

 

 

"Écoutez, vous tous qui tolérez cet ordre de choses avilissant et infâme . Écoutez, mais écoutez donc ! Et d'abord ouvrez les fenêtres. En voilà une qui se ferme ! Attendez que je descende pour la faire voler en éclats. Milady Wrongh, par exemple, au lieu de fermer sottement cette fenêtre, au lieu de vous barricader comme si j'étais un fou, ouvrez-la donc. Montrez que vous n'avez pas peur de la vérité toute nue. Ce n'est pas une raison parce que je crie pour ne pas écouter ce que je crie. Je crie parce qu'il faut crier, parce qu'il faut signifier sur un registre éclatant, ce que personne n'ose dire. Écoutez-donc, mademoiselle la sotte, écoutez-donc petite puanteur, écoutez-donc tas de capons, tas de couards ( . . . )" Puttana ! La claque ! "Bisogno di qualcosa, madame?"

 

 

A dire la verità non sono abituata a tutto questo lusso.

- Ci fai l'abitudine, Signora. Vedrai.

 

 

Roma - Il ponte della Musica

 

 

L'enfant s'accroche à l'ombre de sa mère.

 

 

17 heures. Le soleil au mérite. Et bientôt c'est la vie qui s'invite . . .

 

 

. . . Sur les pondérables.

 

 

La Donna sul Ponte, che sembra altrove. ( . . . ) Et assis juste là, devant moi, l'Homme qui rit. L'Homme à la beauté froide et au sourire forcé. Qu'une main habile a charcuté jusqu'aux gencives. "Je suis l'Homme. Je suis l'effrayant Homme qui Rit. Qui rit de quoi? De vous. De lui. De tout. Qu'est-ce que son rire? Votre crime, et son supplice. Ce crime, il vous le jette à la face. Ce supplice, il vous le crache au visage. Je ris, cela veut dire je pleure." Et nous détournons les yeux.

 

 

Roma Roma Roma, core de stà città,

unico grande amore, de tanta e tanta gente,

ch'hai fatto nammorà.

 

 

E qui : Feu Foro Mussolini. 

 

 

Le stade olympique se trouve au nord-ouest de Rome, à environ cinq kilomètres du Capitole, sur la rive droite du Tibre. Au pied du Monte Mario, la plus haute colline de la Ville éternelle, il constitue le cœur d’un vaste complexe sportif édifié entre 1927 et 1933, le Foro Italico, appelé autrefois Foro Mussolini. Les traces de ce passé originel ne passent pas inaperçues : pour atteindre le stade, il faut emprunter une artère centrale de 130 mètres de long, qui s’ouvre par un obélisque de marbre, offert par la ville de Carrare, culminant à 37 mètres avec un pyramidion doré orné de l’inscription « Mussolini Dux ». Alors que le parterre est décoré de 5 000 m² de mosaïques qui célèbrent la geste sportive et les slogans du régime fasciste, 22 blocs de marbre ont été édifiés de part et d’autre de l’allée, dont 17 rappellent les grandes dates du fascisme. Le complexe originel comprenait l’Académie fasciste d’éducation physique (désormais siège du Comité olympique italien – CONI –, par ailleurs propriétaire de l’Olimpico), le fameux « stade des marbres », dominé par 62 statues monumentales de sportifs offertes par les provinces italiennes, ainsi que le ministère des Affaires étrangères (initialement destiné au siège du Parti fasciste). (La suite à lire ici : Entre vitrine politique et levier d'aménagement urbain.)

 

 

Aux premières loges pour le spectacle de rue qui s'annonce.

Boris Vian dans ma toge. "J'voudrais pas crever" en coup de semonce.

 

 

Y'a du soleil dans la rue

J'aime le soleil mais j'aime pas la rue

Alors je reste chez moi

En attendant que le monde vienne

Avec ses tours dorées

Et ses cascades blanches

Avec ses voix de larmes

Et les chansons des gens qui sont gais

Ou qui sont payés pour chanter

Et le soir il vient un moment où la rue devient autre chose

 

 

 

Et disparaît sous le plumage

De la nuit pleine de peut-être

Et des rêves de ceux qui sont morts

Alors je descends dans la rue

Elle s'étend là-bas jusqu'à l'aube

Une fumée s'étire tout près

Et je marche au milieu de l'eau sèche

De l'eau rêche de la nuit fraîche

Le soleil reviendra bientôt.

 

 Boris Vian.


 

 Vendeur de roses ? Amoureux transi ? Romanista ? Paki' ?

 

 

Via del Corso. Puis. Scalinata di Trinità dei Monti. Un jeune Parigot de balancer : "C'est un peu le Sacré Coeur d'ici." "On va au Mac Do ?" Les français (most of) sont ainsi. Accueillir tel quel ce qui se présente est un défi . . . Se dé-conditionner aussi. ( . . . ) Arrêter de regarder le monde au travers de nos lunettes ethnocentrées. Se départir de l'irrépressible besoin de (se) comparer.

 

 

Ici la vie déborde du cadre.

Nous ne sommes que des ombres évanescentes. Et nous sommes éternels.

 

 

Comme eux, échapper aux morsures. De la nuit, cette chienne.

 

 

Chasser les fantômes.

 

Le saviez-vous : Les fantômes remontent à l'époque des Romains. ils célébraient du 13 au 21 février, les dies parentales (Jours des morts) qui dominaient le 21 avec la fête des ferallia. (On avait pris soin d'honorer les tombes et aussi de déposer au milieu des rues des tessons de tuile contenant un peu de vin, quelques graines de blé et de sel. Cette nourriture étant destinée à apaiser les morts.) Ils fêtaient également le 9 mai les lemuria, pour éloigner les fantômes. 

 

Et grimper sur les toits à l'heure bleue incertaine.

 

 

Domenica - Piazza San Pietro di Roma

Perché tutte queste persone? È perché il Papa, signora.

 

Il Papa. Il se trouve que nous célébrons aujourd'hui deux anniversaires. Dont celui de mon père. Il ne croit pas en Dieu, je crois. Ni moi. Je l'ai pourtant prié, parfois. Comme on jase à une chaise. Il Papa. Tu vois le gars à la fenêtre, là ? Celui qui secoue sa couette ? C'est ça. Le très Saint Père. Shhhhhh, ora è la preghiera, signora !!! Bisogna pregare, ha detto il Papa, pregare forte ! Devant nous un Ardéchois en bedaine traduit mot pour mot la sainte parole : "Buon appetito, caro fedele!" Les fidèles ont la dalle. Il est midi passé. "Dove è la Papamobile ?" Nel tuo asino.

 

 

Peu de religieux ici, c'est à signaler. Beaucoup de curieux. Et quelques Athées, emprunts de la réserve qui les caractérise. Celui-ci brandissant son majeur aux cathos endimanchés. Celui-là plagiant -molto forte- Buscemi pour amuser la galerie : "Qu'est Dieu, eh bien, vous savez, quand vous voulez quelque chose vraiment très fort et que vous fermez les yeux en faisant un souhait ? Dieu, c'est le gars qui vous ignore." M'sieur M'sieur, mon père il a dit que depuis le temps qu'on prie Dieu s'il a pas réagit c'est qu'il doit être sourd à force de s'astiquer la *bip* ! (Éclats de rires.) Ici le touriste est roi. Et les dévots sont si peu nombreux que ce sont eux que l'on montre du doigt. Car ils dénotent, ceux-là. Qui ferment les yeux et implorent en sourdine. Tandis que le tintamarresque troupeau baveux s'adonne au pas de course au tourisme religieux.

  

 

Mimétisme simien. Quand aujourd'hui rencontre demain. Sur un trottoir.

 

 

Soldat de plomb. Épaules voutées par le poids des regards.

 

 

Il cuore di Roma, Signore, dove si trova ? Dove vibra ? "Adesso, il mio cuore vibra, Signora. Ma non sono romano, scusa." Gênance. Quand ta réserve et ta pudeur prennent des vacances. Dingue comme on peut être à la fois, aussi bien cet autre que soi, une fois débarrassé des us et des convenances. (CONVENANCE, subst. fém. B.− Fait d'être approprié à sa destination.) Dingue (È pazzesco !) comme on peut retrouver foi en l'humain lorsqu'on est en partance. Ou pas. 180°, Papa Ours braille après mémère, qu'il faudrait voir à s'bouger, que les terrasses sont déjà pleines de bouffeurs de glaces. Même qu'on s'croirait pas en hiver. Même qu'une choucroute ça passerait bien. Mais y savent pas y faire, ces cons-là. Z'y môman, bouge ton gras.

 

 

Elle est là. La gente eclettica. La gente vera que Buk odio.

Vivono ? Le rouge aux yeux. Le bleu aux lèvres.

 

 

Elle vous défie de l'haïr comme on se défend d'aimer.

 

 

Il y a. Boris et Helena naviguant sur le lac. Et rêvant d'une histoire sans histoires.

 

Une histoire sans histoires, qu'est-ce à dire ? Vouloir juste vieillir quelque part. Dans un endroit où il y aurait des arbres, des pluies torrentielles et des lumières brûlantes. Pour compenser ce qu'on ne sait pas remplir avec autre chose que des souvenirs qui s’entassent comme des boulets.

 

Il y a. Toutes les histoires qu'on ne racontera pas . . .

 

 

. . . Mais qu'on vivra quand même.

 

 

Je compte. À travers la rue une armillaire couleur de miel s'est couchée nainement sur le flanc une église déracinée et réduite à ses vraies proportions de pissotière. Je passe sur des ponts écroulés.

 

Aimé Césaire

 

Colisée. Colosseo. Colossal. 

 

 

Pour bien juger, il faut s'éloigner un peu de ce que l'on juge, dit-elle. Cela vaut pour les choses comme pour les êtres. Ainsi vient le besoin de prendre un peu de recul. Bouche de métro. Feu rouge. Schnell, mon frère. Rabatteurs professionnels. Selfie-sticks, Fresh water. Want some? Surtout bien rouler les "r". Ça s'agite au carrefour, ça crie à la volée. "Informations, Sir?" Va chier. Et pourtant il est là. Impassible. Magistral. Et les hommes disparaissent à ses pieds . . . Condamnés à regarder les leurs. Oubliant qui du décor, qui des acteurs. Vénérable Mausolée.  

 

 

 

LAMARTINE, Le Lézard, Méditations poétiques inédites, XIII

Sur les Ruines de Rome (1846)

 

 

Un jour, seul dans le Colisée, 
Ruine de l’orgueil romain, 
Sur l’herbe de sang arrosée 
Je m’assis, Tacite à la main.

Je lisais les crimes de Rome, 
Et l’empire à l’encan vendu, 
Et, pour élever un seul homme, 
L’univers si bas descendu.

Je voyais la plèbe idolâtre, 
Saluant les triomphateurs, 
Baigner ses yeux sur le théâtre 
Dans le sang des gladiateurs.

Sur la muraille qui l’incruste, 
Je recomposais lentement 
Les lettres du nom de l’Auguste 
Qui dédia le monument.

J’en épelais le premier signe: 
Mais, déconcertant mes regards, 

 

 

Un lézard dormait sur la ligne 
Où brillait le nom des Césars.

Seul héritier des sept collines, 
Seul habitant de ces débris, 
Il remplaçait sous ces ruines 
Le grand flot des peuples taris.

Sorti des fentes des murailles, 
Il venait, de froid engourdi, 
Réchauffer ses vertes écailles 
Au contact du bronze attiédi.

Consul, César, maître du monde, 
Pontife, Auguste, égal aux dieux, 
L’ombre de ce reptile immonde 
Éclipsait ta gloire à mes yeux! 

La nature a son ironie 
Le livre échappa de ma main. 
Ô Tacite, tout ton génie 
Raille moins fort l’orgueil humain!
 

 


 

Près de 20 siècles te contemplent et tu cherches la mer ?

 

 

Et toi, jeune Berbère. Je te surprends les yeux au Ciel et tu me parles de fourmis ?

 

 

Les hommes sont des fourmis, pense-t-elle à cet instant précis. Portant des charges qui les dépassent et s'embarquant bien malgré eux pour des croisades dont ils ne mesurent ni la durée ni le dessein . . . Les hommes sont des fourmis qui se regardent dans la glace tous les matins.

 

 

Miroir mon beau miroir, que laisserai-je de moi ? Quels souvenirs de cet endroit ? Nous sommes nombreux à faire croire aux visiteurs que nous savons ce qui vaut la peine d'être vécu. Avec des livres bien placés et des photographies sous cadres. Nous sommes nombreux à laisser des traces à la fin du trajet quand la chambre vide nous rappelle à ce que nous avons été . . .

 

 

Et je pense à Tibère. L'inhumain, le sanguinaire. Dont Suetone disait qu'il ne pouvait inspirer que de l'horreur à sa mère. Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus en personne. La légende raconte qu'il était fou amoureux de sa première femme, Vipsania Agrippina de laquelle Auguste (Son père) l'obligea à divorcer et qui perdit sous le choc leur bébé. ( . . . ) Et qu'un jour de marché semblable à tous les autres, alors qu'il la croisa, il se mit à pleurer . . . 

 

 

LAMARTINE - La Liberté, ou une nuit à Rome

 

Comme l'astre adouci de l’antique Élysée, 
Sur les murs dentelés du sacré Colysée, 
L’astre des nuits, perçant des nuages épars, 
Laisse dormir en paix ses longs et doux regards, 
Le rayon qui blanchit ses vastes flancs de pierre, 
En glissant à travers les pans flottants du lierre, 
Dessine dans l’enceinte un lumineux sentier; 
On dirait le tombeau d’un peuple tout entier, 
Où la mémoire, errant après des jours sans nombre, 
Dans la nuit du passé viendrait chercher une ombre.
 
Ici, de voûte en voûte élevé dans les cieux, 
Le monument debout défie encor les yeux 
Le regard égaré dans ce dédale oblique, 
De degrés en degrés, de portique en portique, 
Parcourt en serpentant ce lugubre désert, 
Fuit, monte, redescend, se retrouve et se perd. 
Là, comme un front penché sous le poids des années, 
La ruine, abaissant ses voûtes inclinées, 
Tout à coup se déchire en immenses lambeaux, 
Pend comme un noir rocher sur l’abîme des eaux; 
Ou des vastes hauteurs de son faîte superbe 
Descendant par degrés jusqu’au niveau de l’herbe, 
Comme un coteau qui meurt sous les fleurs d’1 vallon 
Vient mourir à nos pieds sur des lits de gazon. 
Sur les flancs décharnés de ces sombres collines,

Des forêts dans les airs ont jeté leurs racines 

Là le lierre, jaloux de l’immortalité,  

Triomphe en possédant ce que l’homme a quitté 
Et, pareil à l’oubli, sur ces murs qu’il enlace, 
Monte de siècle en siècle aux sommets qu’il efface. 
Le buis, l’if immobile, et l’arbre des tombeaux, 
Dressent en frissonnant leurs funèbres rameaux 
Et l’humble giroflée, aux lambris suspendue. 
Attachant ses pieds d’or dans la pierre fendue, 
Et balançant dans l’air ses longs rameaux flétris. 
Comme un doux souvenir fleurit sur des débris. 
Aux sommets escarpés du fronton solitaire, 
L’aigle à la frise étroite a suspendu son aire 
Au bruit sourd de mes pas. qui troublent son repos.
Il jette un cri d’effroi, grossi par mille échos.
S’élance dans le ciel. en redescend, s’arrête, 
Et d'un vol menaçant plane autour de ma tête. 
Du creux des monuments, de l’ombre des arceaux, 
Sortent en gémissant de sinistres oiseaux 
Ouvrant en vain dans l’ombre une ardente prunelle. 
L’aveugle amant des nuits bat les murs de son aile 
La colombe, inquiète à mes pas indiscrets, 
Descend, vole et s’abat de cyprès en cyprès. 
Et sur les bords brisés de quelque urne isolée. 
Se pose en soupirant comme une âme exilée.

 


 

D'en haut la ville est belle en bas.

 

 

Muri. Finestre. Facce de la città. Mostrami il tuo vero volto, Roma.

 

Allez viens on s'arrache. "On s'tire de là, on s'tire de là, on s'tire de là." Cabadzi sur le Tibre. Parce que tout va trop vite. On marche vite ! On respire vite ! On mange vite ! On travaille vite. Et c'est comme ça qu'on va finir : par s'aimer vite ! Mon coeur et ton chibre en satellites. ( . . . )

 

 

Il ponte Sisto sul Tevere.

 

 

Le Tibre. Gamine j'entendais "Tigre". "J'ai plongé dans les os du tigre !" Les eaux du Tibre. Aujourd'hui je pense à Barjavel : "Tu y es à ta place, avec ta forme à toi, et ta fonction, que tu ignores. Tu travailles tu dors tu respires. ( . . . ) Tu existes." In "La Faim du Tigre" . . .

 

 

Et soudain, la possibilité d'une Île.

 

L'histoire commençait par une quarantaine, carcérale. Par une Liberté. Mise à mal. ( . . . ) Elle s'achève par un fait divers. Quétaine. Presque banal. "L'amour, c'est que tu sois pour moi le couteau avec lequel je fouille en moi." écrivait Kafka. À la Foirfouille t'as rien trouvé pauvre fou. Que la mort au bout. ( . . . ) Et la pointe d'un autre couteau fichée dans ma mémoire . . . Mais non, ce bleu n'est pas le mien. Ni ce rouge sur tes mains . . . Vite. Trancher les amarres. 

  

Nous étions à la minute de l'ultime distinction. Il fallut rapatrier le couteau. Et l'incarnat analogique. Peu auront su regarder la terre sur laquelle ils vivaient et la tutoyer en baissant les yeux. Terre d'oubli, terre prochaine, dont on s'éprend avec effroi. Et l'effroi est passé . . . À chacun son sablier pour en finir avec le sablier. Continuer à ruisseler dans l'aveuglement. Qui délivrera le message n'aura pas d'identité. Il n'oppressera pas. Modeler dans l'apocalypse, n'est-ce pas ce que nous faisons chaque nuit sur un visage acharné à mourir ? Un outil dont notre main privée de mémoire découvrirait à tout instant le bienfait, n'envieillirait pas, conserverait intacte la main. Alors disparurent dans la brume les hommes au petit sac. ( . . . )

 

René Char - "Ce bleu n'est pas le nôtre"

 

 

Rome en un seul jour 
Rome en une seule fois 
L'impression que toujours tu étais là 
Dis t'as vu comme ça glisse 
Pourtant tu m'as commis d'office 
Mais c'est la fin pour moi 
Du chemin, du chemin de croix, je crois 

 

 

(Roma)

Rome en un seul jour

(Amor Roma)
Rome en une seule fois 
(Amor Roma) 
Parle moi d'amour 
Parle moi de toi 
Rome en une seule fois

 

 

 

C'est un bien beau séjour 
Bien mérité je crois 
Nous prîmes bien, nous prîmes cher 
Mais c'est toi que j'ai dans ma chair 
Plus les lambeaux du temps jadis

d'un temps naguère 

 

 


(Roma) 
Rome en un seul jour 
(Amor Roma) 
Rome en une seule fois 
(Amor Roma) 
Parle moi d'amour 
(Amor Roma) 

 


 Ahora me siento en coma. // Perdona si te quemé como Nerón a Roma. 

 

 

Roma se escribe amor al revés  

Me entendés?  

 

 

Voir Rome et puis mourir, disait-elle . . .

 

© Matin-ROUGE 2017

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Commentaires: 8
  • #1

    Qui tu sais (mercredi, 01 mars 2017 10:20)

    Beaucoup trop long, pas le temps d'y lire désolé.

  • #2

    123 (mercredi, 01 mars 2017 14:45)

    Réel ? Romancé ?

  • #3

    O (jeudi, 02 mars 2017 20:26)

    Article dense et riche, très riche. Et je me désole que si peu de personnes se donne la peine de lire. On apprend sur rome et on apprend sur toi, entre les lignes. Les photos sont belles, les références nombreuses et l'écriture subtile. La chanson avec Deneuve est très belle. C'est un joli photo reportage, n'en doutes pas, même s'il a peu de succès. "Tu y es à ta place". Gardes l'oeil du tigre.

  • #4

    Le Marginal Magnifique (jeudi, 02 mars 2017 23:25)

    Ben dis donc, entre les textes et les images qu'est-ce que c'est riche tout ça ! On voyage.

  • #5

    Matin-Rouge (dimanche, 05 mars 2017 14:17)


    @Qui-je-sais:
    Beaucoup trop long, je sais ; j'ai pris le temps de le rédiger. : - )

    @Nous-irons-au-bois:
    Réel romancé. : - )

    @Oriane:
    Merci pour les compliments, ma belle . . . Mais cela me désole que cela te désole. ; - )
    Si nous ne donnions (de nous, de notre temps etc…) que pour recevoir en retour, alors nous serions une belle bande d’égoïstes, pas vrai ? :p Je ne suis pas mère Thérèsa ; je m’offre en partage autant par altruisme que par vanité. Aussi je sais que l’on ne peut exiger quoi que ce soit de quiconque. Ni égards ni grand Amour. ; - ) Alors quand bien même il y aurait maldonne, je continuerais de donner. : - )

    @LMM: Fort apprécié. : - )
    Marginalement vôtre.

    Bien à Vous,
    Aurore

  • #6

    456 (dimanche, 05 mars 2017 18:24)

    La gale ???

  • #7

    Matin-Rouge (dimanche, 05 mars 2017 19:17)


    @Cueillir-des-saucisses :
    Très tendance, m'a-t-on dit.

    Bien à Vous,
    Aurore

  • #8

    seb la frite (lundi, 06 mars 2017 22:22)

    toujours un coup d'avance ! mdr

Ce site relève de la propriété intellectuelle de celle qui vous l'inflige. Présentement Matin-Rouge.

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