HIJOS DE BARCELONA

23 septembre 2014. Automne frappe à nos fenêtres. Et Printemps au bout du Monde.

La ville de Barcelonnette fut créée en 1231 par Rémond Béranger. La légende raconte qu'il était originaire de Barcelone, en Espagne. L'ami Ray étant très peu locace sur le sujet - et accessoirement décédé depuis près de huit siècles - je m'en remettrai à cette version des faits.

Il est de ces lieux qui nous intriguent un tantinet. Au sujet desquels -cependant- nous n'osons pas nous renseigner, par peur de tuer le romanesque. Mais il est des histoires qui survivent à Wikipedia (Si si). Celle de Barcelonnette est atypique, et mérite en ce sens qu'on s'y arrête. Si ce n'est en Fiat Panda (Tout le monde y peut pas être du coin.^^) au moins d'une oeillade distraite. (Parce que dix traites valent mieux qu'une ! Ahah)

D'aucuns ne jurent que par l'exotisme d'horizons lointains. Me concernant, je ne jure de rien. Et si le lointain m'appelle de petits matins brumeux en rêveries diurnes, je n'en garde pas moins l'horizon au bord des cils. Mais revenons à Barcelonnette.

Premier particularisme : le gentilé. Ses habitants s'appellent en effet : Les Barcelonnettes . . .

Ca fait un peu "Claudettes", non ? J'imagine le Maire et ses élus danser en costume traditionnel sur la place de l'Hôtel de Ville . . . Ca fait pas très sérieux, si ? M'enfin c'est festif . . . Et par -15° en Hiver, Dieu sait qu'il en faut. Du festif. Oui parce que ce Barcelone-là est niché en moyenne montagne. Dans les Alpes-de-Haute-provence (04). A deux pas des stations de ski de Sauze, Super Sauze, Pra-Loup, La Foux-d'Allos . . .

Pas de "Pipas" dans ses pockets, du coup, mais de la poudreuse dans son assiette. Pas non plus de marchands d'oiseaux sur ses Ramblas (S'raient "frozen" les pioupious sur la place Manuel) mais des ruelles hautes en couleurs. Et des maïouns mexicaines au coeur des Alpes-de-Haute-Provence . . . Mexicans??? Yop. "Exotic" enough? (Sourire)

Barcilouna. Je dors à la Plancha. Et non, ce n'est pas une méthode catalane révolutionnaire pour trouver le sommeil, mais bien un Appart'Hôtel. Accessoirement Bar à Vin. Et Dieu sait que les effluves aident . . . (La part des anges, toussa . . .) A trouver le sommeil, donc.

Je ne sais pas si c'est le fait de la "Cagole de Marseille" en tonneaux, entreposée dans l'arrière-cours (True story) mais pour la première fois dans cette vie-là j'ai arrêté de compter les lettres à écrire (Place de la Poste oblige . . .) avant que le poltron minet ne radine sa fraise.

Barcilouna. Premier jour de l'automne. Les arbres ne semblent pas au courant. 

Ni les choses ni les gens. Peut-être se sont-ils oubliés entre Christchurch et Queenstown. Somewhere in Southland. Where squirrels pee french wine. And days pass like months.

Barcilouna en Prouvença.

Faune locale : Des randonneurs, des vttistes. Et des aztèques. Let's have a closer look on it . . .

Destination privilégiée depuis le Second Empire, le Mexique va concentrer la plus importante communauté d’émigrants originaires de l’Ubaye, donnant naissance à plusieurs générations d’industriels, négociants et banquiers, qui seront les "interlocuteurs préférentiels" de la jeune république des États-Unis du Mexique entre 1870 et 1910."

"De profondes mutations marquent Barcelonnette et sa périphérie entre 1880 et 1935.

On assiste notamment à la naissance d'un parc de villas construites de retour du Mexique par les anciens négociants et industriels textiles, originaires de la Vallée. Les commanditaires sont tous des enfants du pays, de retour après de longues années d’émigration et qui ont tous brillamment réussi dans l’industrie textile et le négoce. Ainsi, après avoir longtemps été à la pointe du goût et de la modernité, ils s’attachent à la construction d’une villa où ils passeront l’été avant de rejoindre le front de mer dès les premiers frimas de l’hiver."

"On recherchera en vain toute référence stylistique à l’architecture néo-coloniale comme à l’architecture vernaculaire mexicaine. Aucun emprunt à l’exotisme. Exemple, l’architecture néo-mauresque largement présente sur la Côte d’Azur est totalement absente des sites ubayens au climat plus rigoureux, l’unique référence au Mexique réside dans l’appellation choisie de quelques villas : Villa Puebla, Villa Morélia, la Tapatia . . ."

Ainsi parle-t-on à tort de "Villas Mexicaines". Puisqu'il s'agit des "Villas des Mexicains."

C'est ainsi que l'on surnomme affectueusement les montagnes enserrant la Vallée de l'Ubaye. Petite Toscane, Tête de Louis XVI, Chapeau de Gendarme . . . Rien de très mexicain au demeurant, mais l'Histoire a parfois de la mémoire. Le 19 septembre 1985 un terrible tremblement de terre frappe le Mexique. Les habitants de la Vallée de l'Ubaye collecteront alors 200 000 francs, envoyés par la Croix Rouge à leurs frères mexicains . . .

Aujourd’hui, le nombre de descendants barcelonnettes dépasse largement le nombre des habitants de la Vallée (7500). Chaque année, de nombreux hollandais, américains et mexicains, tous originaires de l’Ubaye, découvrent la terre de leurs ancêtres pas si lointains . . .